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Banjul, le 4 mars 2024 : Des membres de la famille de Mahawa Cham (victime de disparition forcée en Gambie) ont déposé une plainte contre la Gambie devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (la Cour de la CEDEAO) pour obtenir réparation.

La plainte déposée le 27 février 2024 indique qu’en avril 2013, Mahawa Cham (époux et père des plaignants), ancien membre de l’Assemblée nationale gambienne et critique du régime de Jammeh, a été enlevé avec son ami, Saul Ndow, par les Junglers, un escadron de la mort qui relèverait directement du président de la Gambie de l’époque, Yahya Jammeh. Bien que la famille de Mahawa Cham ait signalé sa disparition, et que des preuves et des témoignages crédibles aient été enregistrés par la police gambienne et la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations de la Gambie, le gouvernement gambien n’a pas mené d’enquête judiciaire appropriée et n’a pas poursuivi les responsables en temps voulu.

La plainte allègue qu’en raison de l’absence d’enquête et de poursuites efficaces à l’encontre des auteurs, la Gambie a violé le droit à la vie de Mahawa Cham et le droit des plaignants à un recours. Ces droits et obligations sont inscrits dans plusieurs traités auxquels la Gambie est partie, notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et la Convention internationale sur les droits civils et politiques.

Les plaignants demandent à la Cour de la CEDEAO de déclarer la Gambie responsable des violations des droits de l’homme alléguées ; ils demandent également à la Cour d’ordonner à la Gambie de mener une enquête efficace et de poursuivre les auteurs, ainsi que de verser aux victimes une indemnisation pour les dommages subis.