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Honorables Président et Commissaires de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples,

Mesdames et Messieurs,

Tout protocole respecté,

L’Institut des droits de l’homme et du développement en Afrique, en collaboration avec ses partenaires de la Sierra Leone, notamment Centre for Accountability and Rule of Law et le Pool d’Avocats et Défenseurs des Droits de l’Homme en Sierra Leone, souhaite féliciter la Commission pour avoir convoqué une fois de plus sa session ordinaire, dont l’importance ne saurait être sous-estimée.

Veuillez nous permettre d’attirer l’attention de la Commission sur certaines violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité, notamment la police, en Sierra Leone.

Nous reconnaissons les efforts du gouvernement de la Sierra Leone pour introduire des réformes dans la police de la Sierra Leone depuis la fin de la guerre civile. Malgré ces efforts, des défis importants subsistent, notamment l’absence de responsabilité pour les crimes odieux commis par la police sierra-léonaise. Ces dernières années, la police sierra-léonaise a commis une série de violations des droits de l’homme, allant du tabassage de personnes aux meurtres extrajudiciaires de civils dans différentes régions du pays. Le 29 avril 2020, les meurtres extrajudiciaires de détenus dans le centre correctionnel de Pademba Road viennent immédiatement à l’esprit. Ceci est l’encontre de l’Article 4 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

Les meurtres illégaux dans le centre correctionnel de Pademba Road ont eu lieu dans la matinée du mercredi 29 avril 2020, après que des informations selon lesquelles un détenu aurait été testé positif à la maladie du Coronavirus a provoque une émeute dans le centre correctionnel. Des sources policières ont affirmé que deux (2) gardiens de prison et cinq (5) détenus ont perdu leur vie lors de l’émeute. Cependant, le public s’indigne que le nombre de détenus qui auraient été tués par la police dépasse de loin le nombre déclaré. Bien que le gouvernement ait mis en place une commission d’enquête pour enquêter sur les circonstances ayant conduit à l’émeute, personne n’a depuis été tenu pour responsable et traduit en justice pour ces homicides illégaux. Malgré les appels lancés pour que les responsables soient tenus coupables, le gouvernement n’a rien fait. Malheureusement, cela ressemble à un problème systémique, car les policiers ont pour la plupart échappé à toute responsabilité pour des crimes graves au fil des ans.

Nous demandons donc très respectueusement au gouvernement de la Sierra Leone de :

  1. Rendre publiques le rapport du comité qui a été mis en place pour enquêter sur l’émeute de la prison de Pademba road ; et
  2. De garantir la responsabilité et la justice pour ces meurtres illégaux afin de permettre aux victimes et aux membres des familles des défunts de tourner la page.

Merci pour votre attention.