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Banjul, le 23 mars 2023 : IHRDA a clôturé, le 21 mars 2023, un dialogue public avec les principales parties prenantes en République Démocratique du Congo (RDC) sur la mise en œuvre de la décision rendue par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) en juin 2016 déclarant la RDC responsable du massacre de plus de 70 personnes en 2004 à Kilwa, dans le sud-est du pays.

L’événement, qui a rassemblé des représentants des institutions gouvernementales concernées, de la Commission nationale des droits de l’homme, des membres de la communauté affectée, des organisations de la société civile et des médias, visait à évaluer le niveau de mise en œuvre de ladite décision, et à renforcer le plaidoyer et élaborer des stratégies pour la mobilisation de toutes les parties prenantes en vue de la mise en œuvre complète de cette décision.

Il convient de rappeler que dans cette affaire, portée devant la CADHP en novembre 2010 par IHRDA, Action contre l’impunité et les droits de l’homme (ACIDH) et Rights and Accountability in Development (RAID), au nom des victimes du massacre de Kilwa, la CADHP a jugé la RDC responsable du massacre de plus de 70 personnes par des soldats congolais dans la ville de Kilwa en 2004. Elle a accordé une indemnisation de 4,36 millions de dollars à huit victimes et à leurs familles, soit l’indemnisation la plus élevée jamais accordée par la CADHP, et a ordonné à l’État congolais d’identifier et d’indemniser d’autres victimes et leurs familles qui n’étaient pas parties à la plainte, mais qui ont également été directement touchées par l’attaque. En juin 2021, IHRDA et ses partenaires RAID, AFREWATCH et ACIDH ont publié une lettre publique appelant le président Felix Tshisekedi de la RDC à rectifier de toute urgence les échecs du gouvernement précédent en matière de droits de l’homme et à mettre en œuvre la décision de la CADHP.

« Ce dialogue ne pouvait pas mieux tomber pour les victimes du massacre de Kilwa. La décision de la CADHP – qui recommande la réparation la plus élevée – s’est avérée être une victoire illusoire, alors que les victimes attendent depuis plus de 6 ans que justice leur soit rendue. Aujourd’hui, nous félicitons les représentants de la RDC de s’être engagés dans ce dialogue constructif et mutuel avec les victimes afin de travailler ensemble dans un esprit de réconciliation et de justice pour mettre en œuvre la décision. IHRDA est convaincu que la feuille de route qui sera adoptée permettra aux victimes d’être dûment indemnisées en temps voulu. » – déclare le Chef par intérim d’IHRDA, Edmund Foley.

Ce dialogue public s’inscrit dans le cadre d’un projet soutenu par la GIZ visant à renforcer l’exécution par les États des décisions des mécanismes africains des droits de l’homme. Il intervient après des événements similaires organisés par IHRDA au Mali en mars 2023 et au Kenya en juillet 2022.