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Banjul, le 22 juillet 2022 : IHRDA a conclu un dialogue public avec les parties prenantes clés au Kenya sur la mise en œuvre des décisions de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (CAEDBE), concernant les affaires des Nubiens au Kenya.

L’événement qui a eu lieu le 21 juillet 2022 a réuni des représentants des institutions gouvernementales, de la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya, des membres de la communauté affectée, des organisations de la société civile (OSC) et des médias, ainsi qu’un représentant du CAEDBE.

Focalisé sur la Communication 317/06 Communauté nubienne au Kenya c. Kenya décidée par le CADHP en 2015, et sur la Communication 002/2009 IHRDA et Open Society Justice Initiative (au nom des enfants d’origine nubienne au Kenya) c. Kenya décidée par le CAEDBE en 2011, le dialogue visait à évaluer le niveau de mise en œuvre des décisions sur lesdites affaires, et à renforcer le plaidoyer et la mobilisation de toutes les parties prenantes en vue de la mise en œuvre complète de ces décisions.

Il convient de rappeler que les affaires des Nubiens au Kenya concernent des personnes d’origine nubienne dont les ancêtres ont été déplacés des montagnes de Nuba (dans l’actuel Soudan Central) au début des années 1900 par les colons britanniques et forcés de s’installer au Kenya. A l’indépendance en 1963, le gouvernement du Kenya a refusé de les reconnaître comme kenyans parce qu’ils n’avaient pas de terre ancestrale au Kenya, les rendant ainsi apatrides et privés de tous les droits et privilèges dont ils devraient bénéficier en tant que citoyens. Avec le soutien d’IHRDA et Open Society Justice Initiative, la communauté nubienne du Kenya a demandé réparation devant le CADHP en 2006, et également devant le CAEDBE en 2009 pour le sort des enfants nubiens. En 2011 et en 2015, le CAEDBE et la CADHP, respectivement, ont statué en faveur des plaignants, demandant au gouvernement du Kenya de reconnaître leur droit à la citoyenneté kenyane et de veiller à ce qu’ils jouissent de tous les droits et privilèges y afférés.

« Un défi majeur qui mine le système africain des droits de l’homme est le faible taux de mise en œuvre par les États des décisions des mécanismes du système. Nous reconnaissons le fait que le gouvernement du Kenya ait fait des progrès louables dans la mise en œuvre des décisions relative aux affaires des nubiens. Cependant, notre plaidoyer impliquant les parties prenantes au Kenya est une démarche que nous expérimentons dans notre volonté de renforcer le respect par les Etats des décisions des mécanismes régionaux des droits de l’homme. », déclare le directeur exécutif d’IHRDA, Gaye Sowe.

Les affaires des Nubiens au Kenya constituent des jurisprudences importantes en matière du droit à la nationalité dans le système africain des droits de l’homme, outre le fait que l’affaire des enfants nubiens fut la première à être décidée sur le fond par le CAEDBE.

Le dialogue public s’inscrit dans le cadre d’un projet soutenu par la GIZ visant à renforcer la conformité des États aux décisions des mécanismes africains des droits de l’homme.