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Free-Town, le 9 août 2022 : Huit victimes de fusillade orchestrées par la police lors d’une manifestation publique à Makeni en juillet 2020 ont déposé une plainte contre la Sierra Leone devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (la Cour de la CEDEAO) pour demander des comptes.

La plainte déposée le 9 août 2022 par l’avocat des plaignants, IHRDA, mentionne qu’en juillet 2020, le Ministre de l’Énergie de la Sierra Leone a décidé de déplacer une centrale électrique de Makeni, situé au nord de la Sierra Leone, et de l’installer à l’aéroport international de Lungi, à Freetown. Afin d’empêcher ce transfert, craignant qu’il ne compromette l’approvisionnement en électricité de Makeni, des centaines de personnes sont descendues dans la rue et ont érigé des barricades. Face à cette situation, les policiers ont tiré sur les manifestants et toute personne soupçonnée de faire partie des manifestants. Cela a entraîné la mort de six personnes et de blessures graves sur plusieurs autres personnes.

La plainte allègue qu’en raison de l’absence d’enquêtes et de poursuites efficaces à l’encontre des auteurs, la Sierra Leone a violé le droit des victimes à un recours et à l’accès à la justice, et a manqué à son obligation de protéger les victimes contre la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi que de garantir leurs droits à la vie et à la sécurité de la personne. Ces droits et obligations sont inscrits dans plusieurs traités auxquels la Sierra Leone est partie, notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, le Pacte internationale relatif aux droits civils et politiques et la Convention contre la torture et autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants.

« Les habitants de Makeni qui sont descendus dans la rue n’ont fait qu’exercer leur droit de manifester. Nous pensons que la police aurait pu utiliser d’autres moyens légaux pour contrôler la manifestation…. Nous espérons qu’à travers ce procès, la justice sera rendue et que les auteurs seront punis. Cela aiderait les plaignants à guérir de leur douleur », déclare Oludayo Fagbemi, juriste principal d’IHRDA.

Les plaignants demandent à la Cour de la CEDEAO de déclarer la Sierra Leone responsable de ces violations des droits de l’homme ; ils demandent également à la Cour d’ordonner à la Sierra Leone de mener une enquête effective et de poursuivre les auteurs, ainsi que de verser aux victimes une indemnisation pour les dommages subis, entre autres mesures visant à empêcher l’usage disproportionné de la force dans la gestion des manifestations.

A propos d’IHRDA :
L’Institut des droits de l’homme et du développement en Afrique (IHRDA) est une organisation non gouvernementale panafricaine basée en Gambie œuvrant à promouvoir les droits de l’homme en Afrique et à améliorer l’efficacité du système africain des droits de l’homme.

Pour plus d’informations :
Contact: Oludayo Fagbemi, Juriste principal; Email: ofagbemi@ihrda.org; Tel: +220 7751209